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En 2023, les entreprises anticipent une hausse d’environ 4,5 % de leur enveloppe salariale. Cette revalorisation suit la tendance 2022, tout en restant sous la barre de l’inflation. Elle a été incitée par les récentes manifestations contre la hausse du coût de la vie, avec une inflation de 5,7 % pour 2023.
L’augmentation de l’enveloppe salariale de 4,5 % en 2023
En 2022, l’inflation a obligé les employeurs à revaloriser les rémunérations afin d’aider leurs collaborateurs à faire face à la baisse de leur pouvoir d’achat. Selon les chiffres de la DARES, service statistique du Ministère du Travail, le salaire mensuel de base a augmenté en moyenne de 4,5 % sur un an. Une revalorisation conséquente, mais qui reste inférieure au taux d’inflation annuel en 2022 qui était de 6 %. Face aux revendications sociales, cette tendance devrait se maintenir pour les années à venir. L’étude révèle aussi que cette revalorisation est nettement plus basse que celle envisagée par les employeurs en décembre 2022. Près de 95 % d’entre eux anticipaient une hausse supérieure à 3 %, contre 5,7 % quelques mois plus tard. Cela a pour conséquence de garer les entreprises assez prudentes quant à l’augmentation des salaires. Elles espèrent éviter d’enclencher la boucle « salaires-prix », un phénomène qui nourrit l’accélération de l’inflation.
Légère hausse des augmentations générales pour les non-cadres
Pour 2023, les entreprises maintiennent le recours aux augmentations générales de salaire auprès des non-cadres, recommandées par les syndicats, car c'est égalitaire, au lieu de faire des augmentations de façon individuelle. Les augmentations générales de salaires chez les non-cadres sont effectivement de +3,6 % en 2023, contre +3,4 % en 2022, tandis que les augmentations individuelles sont de +1,8 % en 2023, contre +2,2 % en 2022. Pour les cadres, ces derniers peuvent aussi observer une légère baisse par rapport aux augmentations de 2022. Les augmentations anticipées pour 2023 restent à des niveaux très significatifs, notamment au niveau des augmentations générales qui sont de +2,5 % en 2023, contre +2,7 % en 2022. On a également pu observer un recours important à la prime de partage de la valeur au cours de cette hausse des salaires. Environ 48 % des entreprises envisagent de verser la prime « Macron » cette année, pour un montant moyen de 1 000 €. Cette solution séduit particulièrement les jeunes salariés et ceux de passage préférant obtenir un « plus » dans l’immédiat plutôt qu’une augmentation sur le long terme.
Difficultés liées au recrutement
Face à cette situation, les recruteurs risquent de rester les mains liées au niveau des salaires à l’embauche. On note, par ailleurs, qu’actuellement, plus de 60 % des employeurs rencontrent des difficultés à recruter. Ces chiffres proviennent d’une étude réalisée par Pôle emploi lors de la première semaine du mois d’avril 2023. Toute cette situation oblige les employeurs à revaloriser les rémunérations des postes à pourvoir afin de rester attractifs sur un marché du travail déjà en tension. Les entreprises doivent trouver un moyen d’attirer le maximum de candidats, sans pour autant devoir subir des pertes financières. Cependant, cette contrainte au niveau du salaire à l’embauche pourrait poser quelques problèmes en termes d’iniquité interne. De plus, les candidats seront plus tentés de scruter d’autres offres d’emploi, en espérant trouver un meilleur salaire. Les entreprises françaises ont l’assurance de ne pas subir la « Grande démission », à l’instar des États-Unis depuis le printemps 2021. Ce phénomène correspond à une grande vague de démissions massive des travailleurs américains, mécontents des nouvelles réformes des salaires dans le pays. La France a l’avantage de posséder plusieurs conventions collectives permettant de fidéliser et de garder les collaborateurs : prime d’ancienneté, prime de performance.